Assemblée générale du 30 mars & manif du 31


AG du 30 Mars 2016 :


400 personnes environ.

 Le bâtiment  lettre est occupé, appel à la manifestation du 31 et décision de prendre la tête de la manif. Des critiques visent les directions syndicales, vues leurs types de mobilisations, et leur mise en fonction de service d'ordre agissant plus contre des personnes actives dans les mobilisations que la répression policière.

 Éternel débat sur l'efficacité ou non  des blocages dans l'université. Discussions pour mandater une délégation vers la présidence de l'université, pour obtenir des journées banalisées les jours de mobilisation nationale, de façon à permettre une meilleure participation et éviter de pénaliser les étudiants(es) grévistes (fiche de présence aux cours). Beaucoup d'interventions contre cette logique de délégation étant rappelé que l'AG de luttes n'est pas reconnu par la présidence, qui de ce fait ne répondra pas à une délégation de l'AG . Est voté non une délégation restreinte mais le cas échéant que toute l 'AG soit présente. 

Autre discussion: faut-il agir dans un axe de propagande pour obtenir une lutte de masse ou faire dès maintenant des actions minoritaires pour construire une lutte de masse ; sachant que le nombre ou la légitimité sont deux choses, la majorité de l'AG penche pour l'action minoritaire car elle est dans la situation présente légitime. 

Vive discussions sur la représentation sociologique. En effet une jeune femme met en avant le fait de l'oppression spécifique de certaines minorités ( femmes, homosexuels(lles), étrangers(res), noirs,femmes voilées..), et pour ces raisons demande de placer en tête de manif ces minorités. Beaucoup d'interventions contre le fait de créer des catégories de types communautaires et aborder la lutte actuelle sous cet angle. A contrario la mixité et le caractère généraliste de la lutte est de fait. Puis la jeune femme lit une longue déclaration élaboré par des groupes ( principalement de Lyon), puis demande à l'AG de voter cet appel. Certains s'offusquent du procédé, d'autres du contenu de cet appel ; en réponse la jeune femme qualifia ces opposants de mecs blancs racistes . Fin de l AG


Manifestation du 31 :


 Environ 7/8 milles personnes.

 Malgré des réticences de la CGT , le rassemblement de l'AG de lutte partant de l'université passe en tête de la manif du centre ville. A l'approche des ponts tenus par la police la CGT marque un arrêt et une certaine distance avec la tête de manif. Comme il ne se passe rien la manif ce ressoude et finit devant la préfecture , le tout sans incident. L 'AG de luttes appelle à continuer la manif. Un bon millier de personnes continuent la manif qui se sépare en deux pour marcher sur le boulevard interne . La police gaze et la manif reflue, 400 personnes en cortège finissent au campus de l université. Au moins deux personnes sont interpellées : une est poursuivie pour incendie d'une poubelle, l'autre placée en garde à vue pour organisation et participation à une manif non déclarée. 

Voir sur la page de l'AG de lutte contre la loi travail-Caen :

https://www.facebook.com/AG-de-luttes-contre-la-loi-travail-Caen-570694283095767/

Il semble que profitant de la manif la direction de l'université a fait évacuer les bâtiments occupés et que des dégradations eurent lieux par des personnes étrangères à l'AG de luttes .


Manifestation du 31 mars à Caen :

(CR plus détaillé)


A 10h plusieurs centaines d'étudiants et de lycéens se sont  rassemblés autour du Phénix du campus 1. Ils descendent ensuite rue du Gaillon pour rejoindre le point de départ de la manifestation intersyndicale. Ces mêmes étudiants accompagnés de certains salariés décident de se placer en tête de cortège juste en face de la banderole intersyndicale. La manifestation démarre et arrive au bout de la rue Saint-Jean où une fois de plus, la police bloquent l'accès à la rive droite de l'autre côté des ponts pour empêcher l'accès d'éventuels manifestants à la gare. On analysera l'attitude de la CGT creusant l'écart lors d'un moment de flottement entre les manifestants passés devant elle. Il est à penser que des consignes furent donner au préalable avec la préfecture. La tête de cortège remonte tranquillement le quai Vendeuvre alors que l'arrière est toujours rue Saint-Jean. On peut estimer à 10 000 le nombre de manifestants.
Sur le temps du midi, le cortège arrivera Place de la République puis devant la préfecture où sont déjà déployés des policiers.
La CGT fera son animation avec la sono avant de quitter les lieux vers 13h, alors que la manifestation sort du cadre légal vis à vis des institutions de l'appareil d'Etat.

De son côté, l'AG de lutte vend des sandwichs à prix libre pour financer d'éventuelles caisses de secours par rapport à la répression. Puis, plusieurs personnes appellent à se regrouper afin d'organiser une seconde manifestation. Environ un millier de personnes suivent (étudiants/lycéens/salariés) en cortège improvisé qui remonte le boulevard Maréchal-Leclerc puis prend la direction de l'Université via la place Bouchard. Arrivée dans le bas du Gaillon, la manifestation se sépare en deux cortèges : l'un remonte le Gaillon, l'autre emprunte la rue Bosnières. La police surprend le second cortège en haut de l'avenue de Creully (intersection avec la rue François-Marescot). Le cortège dévie vers la rue des Jardins pour se diriger vers la vallée. De son côté, le premier cortège bifurque par la rue du Magasin-à-Poudre qu'il remonte jusqu'à l'avenue de Courseulles.  Au final les deux cortèges se rejoignent dans la Vallée des Jardins à quelques mètres du périphérique nord. La police , sirène hurlante, fonce sur le boulevard accompagnée d'équipes de la BAC en train de s'équiper. Les premiers manifestants tentent de grimper le talus situé entre la sortie vallée des Jardins et CHU mais ils sont rapidement repoussés par des grenades lacrymogènes. Un deuxième groupe tente de monter plus en amont de la sortie Vallée des Jardins mais se fait aussi repousser. Quelques manifestants sont secourus par des infirmiers de fortune utilisant du sérum physiologique pour leurs yeux.

Il est entre 13h30 et 14h quand les manifestants arrivent à se regrouper boulevard Jean-Moulin tandis que la police forme une ligne sur les deux voies du boulevard, bloquant l'accès au périphérique au niveau de l'échangeur de la Vallée des Jardins. Des agents de la BAC contournent alors la résidence à la gauche des manifestants et menace de faire de nouvelles interpellations. Les manifestants restent prudents et la présence de quelques automobilistes passés entre les gouttes du barrage policier permettront un temps de répis. Les manifestants décident de repartir vers le boulevard Richemond. De son côté la ligne de policiers avance en direction des manifestants et à 14h lance une charge avec de la lacrymo saisissant l'occasion de l'absence, cette fois, d'automobilistes. Cette charge crée un mouvement de panique au sein des manifestants. Après avoir réussi à se regrouper quelques minutes après, les manifestants descendent l'avenue de Creully, le tout sous surveillance policière des deux côtés. Le cortège remonte ensuite vers le campus 1 par la rue Bosnières et le Gaillon.
Il y eu 5 interpellations dont 4 seront d'après nos informations libérés dans la soirée.

Nous pensons que les questions à venir seront , en fonction de la densité de la mobilisation, des suites à donner au mouvement, aux techniques de lutte et aux réactions, face à la répression, à mettre en œuvre.                                                                         
                                                                                             

                                                                                                                         Caen, le 02/04/2016


Compte-rendu et analyse des journées du 21 et 23 Mars de la lutte en cours à Caen

 

 

AG du  21 Mars 2016 :

 

      Environ 400 personnes.

      Une longue information  sur la réunion de la coordination nationale du W-E . 68 AGs  présentes; ces AGs  varient de quelques dizaines à 7/800 personnes. La coordination s'est dotée de moyens propres au niveau national ( web, accréditation , infos etc) ; est en discussion  la forme du porte parole. 

      Beaucoup d'interventions sur la répression . A Caen la police intervient rapidement pour débloquer les lycées . Nombres de ces interventions pointent que d'un coté certains peuvent pratiquer l'évasion fiscale, des actions violentes etc ; de l'autre sont réprimées  les moindres petites expressions de ceux qui sont exploités, licenciés, opprimés . Cela démontre bien le caractère bourgeois , de classe du système et la fonction de l'État . Est voté la plus complète solidarité avec les personnes réprimées par la police.  Dans la foulée appel est lancé pour rejoindre la manifestation à 18h contre la répression. De nombreuses organisations se sont exprimées pour dénoncer cette coercition . L intersyndicale( CGT-SUD-SNES-FSU) du Lycée Jules Verne, déclare que le barrage filtrant  paisible et sans débordement organisé par des lycéens subit l'intervention musclée des CRS et l'interpellation de 6 élèves. A Caen nous serions déjà a environ une trentaine d'interpellations avec pour certaines des suites judiciaires. 500 personnes présentes à 18 h feront une manifestation dans le centre ville.             

 

Point de vue  sur l'AG : 
      

      On sent que la coordination va être un enjeu de pouvoir . Cette coordination s'étant doté de moyens propres , le risque est  qu'elle se subroge aux AGs en instituant une direction bureaucratique .

      A noter la discussion sur le point de participer ou pas aux réunions publiques de certaines organisations hostiles à la loi El Khomri : l abstention fut largement la position de l AG; à ce propos. Le rapport de L' AG  aux organisations sera en permanence un enjeu. Si l 'AG veut conserver sa fonction unitaire dans le prisme de la lutte , elle ne peut servir de strapontin dans les rapports de force des diverses organisations actives dans le conflit ; à défaut en son sein les germes de la discorde seront à l œuvre. Si les organisations ont toutes libertés de se manifester en dehors de l 'AG, elles doivent  s 'abstenir de toute ingérence dans celle ci. Si chaque individu est libre de sa parole, il se doit de contenir tout prosélytisme démesuré; afin de maintenir l unité de l'AG. 

 

AG du 23 Mars :

 

      4/500 personnes environ.

      Un texte contre la répression est adopté  et sera expédié à toutes les organisations mobilisées contre la loi El khomri, afin que ces organisations se prononcent contre la répression. Un autre texte sera envoyé afin de savoir qui a signé la déclaration de la présidence de l'université sur les événements  survenus dans le bâtiment droit. 

      Débat sur le blocage : certains sont favorables à un blocage total , d'autres s'y opposent , surtout que le blocage vise systématiquement le bâtiment Lettre et que les blocages devraient viser d'autres lieux. Est voté le blocage durant les journées nationales d action. Pour rappel l'amphi Tocqueville est occupé. 

      Plusieurs commissions sont instituées .  

      Appel à la manif de 14 h :  environ 1500 personnes (étudiants 60% , lycéens 30% ) seront à plusieurs reprises bloquées par la police, contraignant la manif à circuler dans une partie réduite du centre ville. 

 

Point de vue :

 

L 'AG de lutte, que certains tentent  d'appeler étudiante bien que de fait et par sa déclaration l'AG est ouverte à tous, cette AG est maintenant  le seul acteur légitime de la lutte. Dans cette AG une majorité de personnes ne sont liées à des organisations ; des syndicalistes ou membres d'organisations s expriment à titre personnel, respectant là le principe de l'AG. Des organisations sont bien présentes dans l 'AG. L'UNEF, le Syndicat de Lutte étudiant (lié à Solidaires) très actif, des NPA, quelques front de gauche etc. 

      Mention spéciale pour les anarchistes toutes tendances confondues. Ils sont pour l instant dans cette AG comme des poissons dans l eau. Il est vrai que cette AG est largement leur œuvre. Ils sont très actifs et apportent leur savoir-faire en aidant à structurer la mobilisation. Beaucoup de leurs propositions sont reprises par l'AG, ce qui signe une partielle osmose avec une majorité de personnes participant à l AG. Cette efficacité contribue à des AGs bien cadrées . 

      La tactique d'évitement avec les forces de police est judicieuse tant on sent la volonté du pouvoir de justifier de quelques incidents pour monter d'un cran la répression. Il est évident que le clivage est inconciliable vu la régression que produira la loi El Khomri.  La volonté du gouvernement d'imposer contre l'avis d une large majorité de la population cette loi, peut aboutir à une révolte , voir des affrontements violents. La tension est palpable, du fait que certains manifestants sont soumis à l'action permanente de la police : déblocages, arrestations, interdictions de manifestations, violences etc. 


               


Assemblées Générales des 15 & 17 mars.

 

A-G du mardi 15 Mars

 

200 personnes, majoritairement étudiantes: une manif est décidée pour

17h30. Les assemblées sont conscientes que la mobilisation est encore faible et

que cette manif sera faible, mais elle doit être comprise comme agitation pour l'extension

de la lutte. 150 personnes participeront. La police bloquera la manif dans

le centre ville.

 

 

 

 

A-G du jeudi 17 Mars

 

400 personnes environ. De nombreuses interventions et discussions.

Appel à renforcer les commissions.

Une tentative de blocage a eu lieu dans le bâtiment Lettres. Si le principe de

blocage est retenu, la question porte sur son étendue son cadre: blocage total ou

simple occupation de locaux sans arrêt des cours etc...

La faisabilité du blocage, son utilité et sa gestion sont discutées. Cette question

du blocage est abordée de façon rationnelle ( positif, négatif, efficacité...). De

fait, pour ou contre le blocage et de son étendue, n'exprime pas pour l'instant une

posture idéologique ou la marque de telle ou telle sensibilité mais bien une approche

pragmatique. Surtout que fait nouveau depuis plusieurs jours, une entreprise

de vigiles contrôle les entrées des bâtiments universitaires. Ce sont ces vigiles

qui ont empêché ce matin l'entrée des grévistes dans la fac de Lettres. La présidence

de l'université a décidé de fermer la fac de Lettres et d'étendre cela à

d'autres bâtiments. Nous sommes dans une situation curieuse ou pour empêcher

une fermeture par les grévistes, les autorités se substituent aux grévistes. Il se dit

dans l'A-G que les vigiles sont là pour éconduire toutes les personnes qui ne sont

pas étudiants, salariés et enseignants de l'université.

 

Mise en place d' une coordination nationale. Quelques interventions sont favorables

à cela et à la participation de l'A-G à cette coordination. Mais des interventions

sont contre ou mitigées au motif que ce type de structures sont des lieux de

pouvoirs ou des entités organisées ( groupes politiques, partis, syndicats) qui rivalisent

pour le contrôle dans le but d'imposer leurs vues au mouvement de lutte;

que cela aboutit à un fonctionnent centraliste , bureaucratique, contraire à la démocratie

directe; que souvent ces coordinations aboutissent à un champ clos de rivalités

et querelles négatives pour le mouvement.

Est décidé l'envoi d'une délégation à cette réunion. Mais vient la question du mandat: les plus favorables à cette coordination défendent le principe d'un mandat ouvert, c'est-à-dire la possibilité que les représentants de l'A-G puissent prendre des décisions non prises par l'AG,

mais certains s'y opposent. Fut voté que les représentants de l'A-G ne prennent

aucune décision, limitent leurs interventions aux positions de L'A-G et reviennent

pour informer L'A-G des diverses positions en cours dans cette coordination.

 

13h30: rassemblement pour la manif dont le volume donnera l'impact de la

mobilisation. Selon certaines sources, la manif comptait 1000 individus, beaucoup

plus selon les organisateurs. On peut l'évaluer à environ 2000 personnes . Vu qu'il

s'agissait d'une manifestation lycéenne-étudiante qui composait 90% du cortège,

la satisfaction des organisateurs est évidente car la mobilisation prend de l'ampleur.

Le dispositif répressif étant déjà à l'action ( évacuation de certains lieux occupés,

interpellation de manifestants pour manifestations non autorisées, vigiles

sur la fac, concentration de police devant le campus etc...), des consignes furent

données pour éviter toutes provocations, et interpellations. Le défilé fut donc sans

incident malgré les pelotons de police barrant l'accès à la rive droite de Caen.

 

Prochaine A-G prévue pour le lundi 21 mars.

 

 

Contact:

 

 

agdeluttes.caen@gmail.com

 


9 Mars 2016: mobilisation contre le loi El Khomri.

2500 personnes selon la presse, 3 à 4000 selon les organisateurs, ont manifesté dans les rues de Caen malgré une pluie froide. Le cortège était majoritairement composé de salariés ; la présence de jeunes tout comme celle de lycéens et d’étudiants étant faible. Certains, pour leurs intérêts, parleront d’échec ou de succès relatif.  Mais celui qui a une expérience des conflits sociaux sait que toutes les mobilisations ne sont jamais à leur apogée en début de conflit mais vont crescendos.  Il est donc hasardeux de se prononcer sur le devenir de la mobilisation.

Il semble qu’une majorité de l’opinion publique soit contre le projet de réforme du code du travail versus la loi El Khomri, et que cette majorité soit encore plus massive parmi les salariés. Que la pétition contre la loi El Khomri a un certain succès malgré les réserves sur ce type de protestation. Que le camp des anti loi est divisé entre ceux qui demandent le retrait de la loi et ceux qui proposent d’amender cette loi. Que dans un climat d’atonie, la réaction a surpris tout le monde y compris les initiateurs de la pétition. Que la propagande du gouvernement et des lobbys patronaux tourne à plein régime et envahie les médias et que la contre information est débutante. Que les équipes militantes anti loi commencent à s’organiser. Ces premières mobilisations semblent encourageantes.

 

Avant la manifestation une A-G dont on ignore les promoteurs fut mise en place, deux cents personnes pour moitié étudiante ont débattu. Visiblement selon les propos des intervenants, le contenu de la loi est bien compris, tout comme les arguments et tactiques des divers protagonistes du conflit.

 

Ce qui fut voté :

Retrait du projet de loi, convergence des luttes, refus d’enfermer la lutte sur une couche sociale (les jeunes, les lycéens, les étudiants), appels aux mobilisations et grèves, opposition à l’état d'urgence et déchéance de la nationalité, liaison avec les luttes immigrés, constitution d un comité de lutte, appel aux mobilisation du 17 et 31 Mars. La question posée de savoir si cette A-G était étudiante, universitaire ou plus large, est resté en suspens sauf un intervenant disant clairement que pour lui il s'agit d une A-G de lutte ouverte à tous (à suivre donc). Dans l’ensemble cette A-G fut bien cadrée et positive.

L’avenir dira des jeux des diverses postures idéologiques et de leurs impacts dans le conflit. Mais il semble que l’UNEF entende poser ses marques : en effet, elle a constitué son propre cortège dans cette manifestation dont elle fut l’inspiratrice.                   

 

Caen le 10 Mars 2016.